| 08.02.12 | 10h55 par Clément LACOMBE
La possibilité offerte aux banques d'emprunter des montants illimités à la banque centrale européenne sur une durée de trois ans, au lieu de trois mois en temps normal et un an dans les périodes de crise, a permis d'éteindre le risque d'une faillite bancaire et d'éloigner le spectre d'une pénurie de crédit à l'économie réelle.
Le 21 décembre 2011, 523 banques ont ainsi emprunté le montant record de 489 milliards d'euros, et les banquiers attendent avec impatience la seconde opération qui sera lancée par la BCE le 29 février prochain.
A l'origine, la mesure avait été peu commentée, les investisseurs ne souhaitant qu'une chose : que la BCE se transforme en prêteur en dernier ressort des Etats de la zone euro, et augmente fortement ses achats de dette publique, à l'instar de la Réserve fédérale américaine. "Graduellement, les marchés se sont aperçus que cette mesure changeait tout", note M. Pisani-Ferry.
Les marchés apaisés, une partie de ces liquidités ont aussi pu être utilisées pour acheter des emprunts d'Etat, comme des titres italiens, provoquant une détente des taux d'intérêt.
C'est dans ces conditions que l'Europe a pu encaisser sans encombres les sanctions de Standard & Poor's, qui elle-même a accordé un satisfecit à la BCE dans son communiqué accompagnant les dégradations de neuf pays européens, le 13 janvier. La banque centrale a permis d'éviter "un effondrement de la confiance des marchés", juge l'agence de notation.
Les deux baisses de taux décidées par la BCE lors des deux premiers mois de M.Draghi à la tête de l'institution ont également marqué les esprits. "La BCE paraît moins focalisée sur l'inflation (en dépit du dépassement de sa cible), davantage sur les risques de baisse d'activité", expliquait récemment, dans une note, Bruno Cavalier, chef économiste chez Oddo.
Selon le Wall Street Journal du 8 février, la BCE serait prête à participer à l'effort de réduction de la dette grecque juqu'ici réclamé uniquement aux créanciers privés. La BCE, qui a acheté depuis mai 2010 entre 35 et 55 milliards d'euros d'obligations grecques, pourrait abandonner une partie de sa créance.