Le premier sujet de l’année avait porté sur l’automne. Il fallait évoquer les impressions ressenties le matin sur le trajet qui menait au collège. Je ne regrettais pas la fin de l’été car je m’étais ennuyée. Je ne regrettais pas non plus le western que je n’étais pas allée voir chez de vieux amis de mes parents qui venaient d’acquérir un poste de télévision. J’irais le dimanche suivant et je prendrais l’habitude, cette année-là, de 1963 à 1964, d’alterner les séances en noir et blanc offertes gratuitement par ces personnes âgées remplies de bienveillance à mon égard, et les séances d’écriture ouvertes à mon bon plaisir par les sujets décochés d’un revers de plume par notre professeure. Je m’étais enfoncée avec un certain plaisir dans le brouillon-brouillard de la rédaction à rendre le lendemain. Je jouais à cache-cache avec le voile blanc-gris de la pluie. Les petites gouttes tapotaient les vitres en face de moi puis s’écoulaient lentement contre elles en dessinant de petites chaînes transparentes qui concentraient la lumière. Je leur abandonnais le trésor de mes rêveries...
claudia patuzzi 01/05/2014 16:29
Le vent qui souffle 01/05/2014 17:08