« L’empathie : se vivre soi-même comme un autre… »
L’émission Sciences publiques de France Culture porte sur le développement durable. Le débat tourne autour de l’ampleur des futurs désastres, fonction de la plus ou moins forte volonté actuelle d’en atténuer les effets.
L’un des intervenants s’intéresse aux oxymores (quatre-quatre urbain, moralisation du capitalisme…). Sa thèse est que seule la prise de conscience du risque encouru personnellement peut déclencher l’action. L’intervenant qui a cité Paul Ricoeur déplace la discussion sur le terrain des tragédies d’aujourd’hui. Sa thèse est que la meilleure façon de prévenir les catastrophes du futur serait de mettre en œuvre, maintenant et tout de suite, un développement équitable pour tous les habitants de la planète.
Quelques heures plus tard, sur France Inter, autre émission, même thème. Une scientifique expose les raisons de son optimisme. Face à la contrainte, l’Homme a toujours réussi à se tirer d’affaire ! J’écoute d’une oreille distraite, je mets du temps à comprendre mon malaise. L’Homme, peut-être, mais les humains ? Chacune des personnes qui peuplent ou peupleront la Terre ? Je me souviens alors à quel point la voix de l’intervenant (Jean-Claude Ameisen) qui se préoccupait, au début de l’après-midi, des malheurs présents vibrait d’empathie. La voix de la scientifique me paraît froide. Je n’aime pas cette voix (e)-là.
18 septembre 2009.