Un lobbying européiste intense avait dû s'exercer au plus haut niveau auprès des instances norvégiennes habilitées à décerner le prix Nobel de la paix car il revint cette année-là à l'Union européenne, soixante-dix ans après la seconde guerre mondiale! Fallait-il que l'Europe, menacée d'éclatement, soit en danger? Le chef de l'Etat français déclarait pourtant que le pire était passé alors que la croissance mondiale était en train de s'effondrer... Un décryptage attentif de la situation permettait de penser que l'oligarchie financière aux commandes du monde était aux abois. Le fantôme du risque systémique évité de justesse en 2008 grâce aux fonds publics déversés aux banques par les Etats était réveillé par la mise en faillite de toute l'économie réelle. Signe de la panique qui s'était emparée de la planète financière, les injonctions de la directrice générale du Fonds Monétaire International en personne, Christine Lagarde, ancienne ministre française de l'économie, qui semblait découvrir que les politiques draconiennes d'austérité menées contre les peuples de l'Europe du Sud avaient enclenché une spirale déflationiste incontrôlable qui se propageait au reste du monde, comme un trou noir aspirant toutes les forces vives!