Je ne sais plus qui m’avait offert ce Jokari ni à quelle occasion… Le Jokari avait l’avantage de me dispenser d’avoir un(e) partenaire, le rôle étant tenu par la petite balle attachée à l’élastique qui la reliait à moi. La balle revenait vers moi en proportion de la vitesse que je lui avais donnée, de la direction dans laquelle je l’avais lancée, elle m’obéissait et je la suivais, elle prolongeait mes mouvements, me faisait taper toujours plus fort, toujours plus loin, toujours plus vite, devenait une extension de moi-même, et je me découvrais moins maladroite que je le croyais, capable de tenir tête à l’imprévu de cette petite boule étonnante qui sautait et virevoltait dans tous les sens avec une élasticité que je pouvais maîtriser, que j’apprenais à contrôler en améliorant la précision de mes gestes.