mercredi 30 août 2028
ils ne pouvaient pas ne pas voir
et nous conduire en toute innocence là où ils nous ont conduits
dans ce trou noir
cette apocalypse démente!
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Aux bords des mondes, par Isabelle Pariente-Butterlin / Invitation à lire Francis Royo / Mille petits riens qui font un grand tout / A la source de la littérature avec Danielle Carlès / Impressions d'enfance, regards croisés / Les Cosaques des frontières, par Jan Doets / Les couleurs de Claudine/ Vases communicants/
Mots
déploiement géométrique, sonore, temporel
Les mots/"Sons" dessus dessous?/Où (hou!hou!) sont les sons?/Sur les ondes/Tout se jouait entre deux mots qui se fuyaient/Ecrits déchirés/Les mots me manquent/Mots à profusion/Fond et forme/L'art de combiner les sons/Passerelles de mots/Sous le couvert des mots /Ma voix résonne dans le désert!/C (Qu) antique/Mots creusés-creusets /Mots interdits /Mots /
Motifs
Ombres
Point de rencontre /Aboli bibelot /Portrait/
Images
Images découpées/La dernière image de lui/ Autoportrait /
la lettre i
Démolition/DESPERADO/Eperdument/
immense
Un océan à traverser/Plans sur la comète, rêverie géante.../
improvisations
Nécessité fait loi?/ Chevauchée fantastique/
invisibles frontières
Moi et/ou moi/Acrostiche/Du trajet au destin (tragédie?)/Elle ourlait le bord des précipices.../Incertains rivages/L'usine/Couloirs du temps/
itinéraires
Présence au monde
| Gestuelle |
Gestuelle/Droit dans les yeux/Mots creusés-creusets/Mécanique des gestes/L'art de la rature/
| Je |
Le moi qui se dérobe/J ((( oi ))) e /Acrostiche/In (dé) cohérence /Autoportrait /Qui étais-je vraiment?/ Petit voyage dans le temps /
| Langage |
Sous le couvert des mots/A perdre la raison/Prendre le langage pour ce qu'il est/C (Qu) antique/Mots interdits /L'écriture des arbres /Langage décisif/L'infini dans le fini/Texture du langage /Traversée / Trop... /Objet de langage /
| Lumière |
Grains de sable/Lumière-matière/Lumière/Evocation/
|Musique |
L'art de combiner les sons/La musique jouait en trompe-l'oeil/Contrepoint/Le temps d'un disque/
| Silence |
mercredi 30 août 2028
ils ne pouvaient pas ne pas voir
et nous conduire en toute innocence là où ils nous ont conduits
dans ce trou noir
cette apocalypse démente!
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mardi 29 août 2028
l'humanité a réussi cela non
pas l'humanité
eux
des fous!
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lundi 28 août 2028
la vie restait possible
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dimanche 27 août 2028
les déluges mythiques
n'étaient que des catastrophes naturelles
les terres ruisselaient
d'eau vive
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J'observais, j'écoutais, je m'imprégnais. Je ne manifestais pas d'impatience. Cette sagesse enfantine, à la réflexion, m'étonne. J'avais six ou sept ans quand ma grand-mère est morte. Elle était déjà très malade. Sans doute avais-je le sentiment confus de me trouver au coeur du mystère de la (ma) vie. Elle était la mère de mon père, cette seule évidence avait de quoi surprendre. Sa maladie rendait nos après-midi dominicaux peu joyeux, mais ce n'était pas tant leur tristesse qui parvenait jusqu'à moi que l'acceptation manifeste de l'état des choses par les adultes concernés. Leur sagesse commandait la mienne. Hélas, je me sais aujourd'hui sans défense devant les coups durs et pire, sans aucun courage.
mercredi 23 août 2028
Révolte // Colère // Pleurs de rage // Rage au coeur // Coeur perdu // Tout // est à jamais perdu // Tout // ce qui était possible // AVANT!
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mardi 22 août 2028
Mais je me sens incapable de réfléchir,
une guerre vient de se déclarer,
dont nous ne verrons jamais la fin,
il est impossible que l'humanité en voie désormais jamais la fin!
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dimanche 20 août 2028
Non, ce n'est pas vrai.
Il y avait des sursauts,
des Antigone et des Cassandre,
des Amina, des Femen,
des indigné-e-s partout dans le monde,
qui criaient STOP!
Beaucoup n'en pouvaient plus.
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Ma grand-mère paternelle versait la bière dans de petits verres qui rendaient le liquide plus précieux. Nous lui rendions visite chaque dimanche après-midi. Elle disposait des biscuits sur la table. Les adultes conversaient, c'est-à-dire qu'il s'écoulait de longs silences entre leurs paroles. Tous les quarts d'heure, le carillon jouait les notes de Big Ben. Je ressentais physiquement la lente avancée du temps. Les minutes qui s'égrenaient avaient la consistance de la table métallique, dépourvue de nappe et froide au contact, sur laquelle j'étais accoudée. Je regardais le visage ridé, surmonté d'un chignon blanc, de ma grand-mère, qui incarnait le temps passé. Mon frère s'amusait dans la cour ou donnait à manger aux poules. Le monde était charpenté, structuré. J'apprenais à y tenir ma place, rien que ma place.
17 août 2028
Nos émotions étaient vitrifiées!
Sinon, comment expliquer?...
une goutte d'indifférence
+ une goutte d'indifférence
+ une goutte d'indifférence
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= un océan d'indifférence...
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