Ma mémoire était comme une pièce, à la fois intacte et démolie. Les objets étaient à leur place, mais je ne pouvais plus les toucher. Une sorte d'écran me séparait de mes sensations. Leurs agrégats avaient volé en éclats en même temps que la maison. Sous les coups de boutoir assenés par les grues, mes échafaudages intérieurs n'avaient pas tenu bon. Ce que je ressentais se fracassait contre la réalité de notre vie abolie...