Mes phrases se superposaient et se raturaient en dessinant une sorte de portrait flou de moi-même à cet instant de l’écriture. Je prenais du recul pour observer tantôt avec satisfaction, tantôt avec inquiétude, l’enchevêtrement de consonnes et de voyelles qui s’enroulaient les unes sur les autres pour composer la partition de mes rêves. Les mots avaient un visage qui m’était plus ou moins familier. Parfois (souvent), j’avais affaire à de parfaits inconnus. Le dictionnaire m’en donnait une définition qui m’obligeait à chercher à comprendre le sens des mots de la définition elle-même. Les mots se renvoyaient la balle et venaient rebondir sur le terrain de ma propre expérience, où j’évaluais in fine leurs possibilités...