Sous la houlette d'Angela Merkel, l'Europe politique paraissait prendre un tournant décisif vers le fédéralisme. Les grandes banques de chaque pays de la zone euro seraient supervisées par la Banque centrale européenne. Le mécanisme de stabilité financière apporterait une aide directe aux établissements en difficulté de façon à ce que les dettes souveraines des Etats ne soient pas alourdies. Les pays créditeurs avaient fini, après de longs atermoiements, par accorder un délai supplémentaire à la Grèce en laissant courir le bruit que la dette grecque serait in fine restructurée et qu'ils renonceraient à une partie de leurs créances. Cette bonne volonté soudaine et ces éclairs de lucidité étaient sans doute le résultat des graves menaces de récession qui plombaient désormais les économies de la zone euro. Les dirigeants affichaient leur contentement et s'autogratulaient. En fait, ils négociaient a minima, juste ce qu'il fallait pour éviter un dérapage économico-financier encore plus fatal. En attendant, des centaines de milliers de personnes continuaient de sombrer dans la pauvreté ou la misère, et l'année 2013 s'annonçait socialement désastreuse...