Elle palpait le tissu comme on se pince pour être bien certain de ne pas rêver, un tissu pareil, ce n'était pas croyable...
- "Si c'est trop juste, je raccourcirai les manches, ou je ne ferai pas le volant..."
Il était donc possible de modifier le modèle, de s'en écarter un peu, de faire moins bien et moins beau par souci d'économie, pour éviter d'avoir des chutes et de gaspiller le précieux tissu chèrement (quand même) et fièrement acquis, sans volant ce serait très joli aussi et "sans manches du tout, ce sera pour l'été."
Ses créations avaient tendance à suivre la pente - la seule possible à ses yeux, il fallait faire avec ce qu'on avait - des restrictions. La nécessité devenait une éthique, l'éthique, une esthétique...
Le dernier mot d'elle, éditions La Chambre d'échos.