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  • : le vent qui souffle
  • : Un souvenir surgissait parfois des mots comme un djinn d'une jarre, un souvenir imaginé, un oubli imaginaire... Le jeu de l'oubli dans l'écriture consistait à donner une forme à ces souvenirs blancs qui s'échappaient comme des fantômes...
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Ballet d'oiseaux

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1 août 2014 5 01 /08 /août /2014 23:04

Les trottoirs glissants brillaient sous la lumière des lampadaires. Elle progressait à petits pas derrière la silhouette hésitante d’un homme qui la devançait d’une trentaine de mètres environ et qui, entre deux réverbères, était saisie par l’ombre. L’homme paraissait se diriger vers l’arrêt de bus que desservait la ligne Wambrechies-Wasquehal. Il s’immobilisa pour allumer une cigarette, la tête penchée vers les paumes de ses mains recourbées. Une petite lueur jaillit pour disparaître aussitôt. L’homme réajusta le sac qu’il portait en bandoulière, reprit sa marche un peu saccadée comme celle d’un pantin. Il ressemblait à Julien…

 

Il lui semblait que ce couloir de rues en enfilade, elle le longerait toute son existence... Les mêmes pas, les mêmes murs... avec des portes toutes semblables qui s’ouvrent ou se ferment, et quelques visages anonymes qui se croisent. Cet homme, elle ne l’avait jamais vu que de dos. Elle était sûre, pourtant, à force de l’observer, que c’était toujours le même, lui, à la hauteur de l’estaminet A l’habitude, quand elle n’en était encore qu’à l’entrée de cette rue en forme d’entonnoir… Il lui arrivait de presser le pas comme pour le rejoindre, ou de faire claquer ses semelles un peu plus fort, pour qu’il se retournât...

 

Elle commença à traverser le champ qui servait de raccourci. La terre inégale était craquante, sur l’herbe des talus on dérapait. La silhouette entrevue tout à l’heure enclenchait à chaque fois la machine infernale émotionnelle des souvenirs… Cette façon que Julien avait eue de traverser la vie comme une ombre alors que, paradoxalement, ses traits se découpaient désormais dans sa mémoire comme une eau-forte ! Julien le transparent qui avait été quelqu’un. Julien le personnage secondaire qui aurait pu prendre toute la place. Il aurait suffi dans le fond de si peu ! Un éclairage légèrement différent, une inflexion de certains événements, un petit souffle de liberté qui aurait desserré l’étau. Mais voilà…

 

L’homme continuait son chemin vers Wasquehal. Comme Julien jadis, il n’en dévierait pas. Il s’octroierait seulement le droit de s’arrêter, parfois, pour allumer le feu de joie d’une cigarette roulée entre les doigts, en accomplissant méticuleusement chacun de ses gestes réglés une fois pour toutes comme du papier à musique.

 

« Quand je regarde jaillir la flamme de mon briquet, je ressens, bizarrement, comme une espèce de joie ! Pas seulement à cause de la cigarette que je vais fumer, non, c’est plus primaire... C’est le feu, tu comprends ! » 
Le feu, oui, il avait eu le feu sacré. Il le lui avait dit, il le lui avait expliqué ce soir-là, un des derniers, mais les événements, la vie, tout ce cirque dans lequel on est embarqué !… Elle ne lui en voulait pas, elle ne lui en voulait plus…

 

La nuit qui avait été claire commençait à se couvrir de nuages. De l’autre côté du champ, l’autoroute était assez fréquentée malgré l’heure indécise. Elle aimait suivre du regard les deux rangées de phares jaunes et de feux arrière rouges qui filaient en sens inverse. Un jour, oui, un jour…

 

Pourquoi pas aujourd’hui ?

 

Le jour se levait avec les fumées épaisses qui ferment l’horizon et cette pluie si légère au début, comme un voile de soie transparente, soudain rabattue par le vent du Nord qui la rendait de plus en plus froide et cinglante, obligeant le marcheur à courber la tête et à limiter son champ de vision au spectacle du balancement de ses pieds…

 

Il y avait ce froid dans le coeur depuis si longtemps ! La marque gravée de l’absence ou d’une attente sans fin, la faim, la privation d’une substance primordiale et introuvable, qu’il fallait chercher dans l’ailleurs...

 

Elle avait jeté un dernier coup d’œil dans la direction de Wasquehal, l’homme, qui figurait peut-être son destin, avait disparu. Il fallait enfin tourner le dos à toutes les silhouettes grises, prendre un chemin de traverse, braver le sort…

 

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26 juillet 2014 6 26 /07 /juillet /2014 23:04

Le trajet entre l'école et la maison avait cette ambiguïté des mots qui jetaient plus souvent la confusion dans mon esprit qu'ils ne l'éclaircissaient. Mes allers et venues ressemblaient aux va-et-vient incessants entre le bruit qu'ils font et l'interprétation qu'on en donne. Sur le chemin que j'empruntais à travers un champ en friche, je faisais à chaque passage l'expérience troublante du lien qui sépare. Parvenue à l'une des extrémités de mon parcours bi-quotidien, j'entendais l'écho affaibli du rythme de la vie que j'avais laissée au point opposé comme un vêtement à une patère. Je connaissais les plis du vêtement, son étoffe, sa coupe et sa doublure, je pouvais imaginer sur cette base toutes sortes de poses et de mouvements qu'il aurait habillés comme un gant... La réalité m'échappait pourtant, et je restais partagée, divisée entre plusieurs possibles et la multitude de leurs variantes, dont chacun de mes pas matérialisait les points de rupture en franchissant des intervalles d'espace et de temps dont la somme finissait toujours par me séparer de ou me relier à (cela dépendait d'un nombre incalculable de facteurs aussi différents que le rire et les larmes!) mes deux principaux lieux de vie d'alors... Ma présence à l'école ou à la maison signifiait nécessairement absence à l'une ou à l'autre. Comment un mot pouvait-il être lui-même et son contraire?...

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25 juillet 2014 5 25 /07 /juillet /2014 23:04

L'eau bout, la boue, je suis à bout, nous travaillions en classe sur l'homophonie. Je n'étais pas convaincue que des vocables qui émettaient le même son n'aient aucun sens en commun, et je cherchais à les relier par un fil d'Ariane grâce auquel j'aurais pu sortir du labyrinthe dans lequel je m'étais engagée contre toute prudence. A bout sonnait comme tabou, ce n'était sans doute pas pour rien... Cet à bout me parlait tout aussi bien de l'effort soutenu de ma mère lancée dans un ouvrage de couture et dont l'aboutissement en était la juste récompense, que de la détresse que je lisais dans ses yeux quand elle se disait à bout... A bout de quoi?... J'espérais bien que ce ne fût pas de moi...

 

 

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25 juillet 2014 5 25 /07 /juillet /2014 11:00

            Son visage était déjà tendu vers l'ouvrage qu'elle allait entreprendre. Elle achevait de laver la vaisselle avec des gestes plus vifs que d'habitude, à la limite d'un faux mouvement, mais non, le verre qui avait glissé de ses doigts était rattrapé de justesse... Elle disait qu'elle se dépêchait pour ne pas perdre de temps, et moi, je partais à l'école...

            Je me sentais confusément impressionnée par la tâche qui allait s'accomplir sans moi sur la table de la cuisine, débarrassée et nettoyée des restes du repas. Le degré de nervosité de ma mère m'indiquait à quel niveau de difficulté elle devait se hisser. Son inquiétude me gagnait. Je n'aurais pas aimé qu'elle échouât, j'étais comme elle taraudée par le doute. A mon retour, je la retrouverais penchée sous la lampe au-dessus de la table, les lèvres serrées sur deux ou trois épingles ("Ne fais jamais ça, tu pourrais les avaler!"), fébrile ("Qu'est-ce qu'on va manger ce soir?..."), et les premiers commentaires qu'elle livrerait laisseraient présager le meilleur ou le pire ("Cette fois-ci, je ne croyais pas - "je crois" - que j'en viendrais à bout" - "que je n'en viendrai pas à bout...").

 

 

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21 juillet 2014 1 21 /07 /juillet /2014 23:04
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21 juillet 2014 1 21 /07 /juillet /2014 09:41

L'eau et le vent mêlés me renversent, me battent comme un îlot, il est clair que je ne vaux pas plus qu'un grain de sable...

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20 juillet 2014 7 20 /07 /juillet /2014 10:37

Une flotille s'accroche à une crête de vagues, pour combien de temps?...

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17 juillet 2014 4 17 /07 /juillet /2014 23:04

AttractionPointRépulsionCroisementCroix

 

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16 juillet 2014 3 16 /07 /juillet /2014 07:16

 

     flux et reflux

     la mer (mère?) a lavé nos traces

     le monde est comme au premier jour

 


 

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14 juillet 2014 1 14 /07 /juillet /2014 23:04

 

Bleu (turquoise, émeraude, outremer...), blanc (la page et le sable), rouge (le sang qui bat dans le drapeau)...

 

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